Edvard LACORDELLE

Il est né le 24 avril 1931 à l’habitation Limbé à Sainte-Marie. Il est le fils de Justina MAYOTTE et Julien LACORDELLE, tous deux ouvriers agricoles. Dès l’âge de 10 ans, il commence à travailler dans les « ti bann ». Adulte, il devient ouvrier agricole, métier qu’il exerce jusqu’à l’âge de 41 ans. En 1972, il descend en ville, devient ouvrier du bâtiment et s’installe au Pavé dès 1975. Il jouit d’une retraite bien méritée depuis 1986. Il est père de huit enfants. Aujourd’hui, il partage ses jours avec madame Lina AMAZIAS (« jodi jou, sé poto-mitan mwen »).

Edvard est attiré par le tambour dès son plus jeune âge. A 11 ans, il commence à s’entraîner sur le tambour de son beau-frère « Misié Gentil », en fréquentant sa boutique. Il observe les joueurs de tambours légendaires comme Féfé MAROLANY, Génius MARIE-SAINTE dit GALFÉTÈ, mais est surtout inspiré par Jean ANNETTE (qu’il voit jouer en fréquentant la « kay bèlè » de Man ABEL à Bezaudin) et Florent BARATINY (« i té ka jwé pres kon Jean Annette ») ; « sé moun-tala, sété tanbouyé gran klas ». Il observe aussi de grands danseurs de l’époque : Dulténor CASERUS, Stéphane BLANCHARD, Joseph FIFITTE, Emile LAPOSTE, Man SAINT-ANGE, Clémence BONIFACE, Esther GRIVALLIERS ... Il fréquente également le pit de Fernand ATIYOTTE, un haut lieu du danmyé situé à Petit-bourg à Sainte-Marie. Il commence à jouer en swaré bèlè à l’âge de 26 ans dans la « paillote » (« kay bèlè ») de Loulou MARTINY, à la demande de Firmance et Fransiné EGOUY.

Au début des années 1970, il accompagne le grand chanteur Joseph BARAS pour l’enregistrement du disque du groupe SAPOTILLE.

A Fort-de-France, il rejoint Ti Emile CASERUS et son groupe Fleur créole à la fin des années 1970 ; il reste à ses côtés jusqu’à son décès en 1992. Avec lui, il représente le bèlè en Guadeloupe, à Barbade, en Haïti, au Venezuela. Il participe aussi, avec lui et aux côtés des anciens et grands anciens actuels, à l’animation d’un grand nombre de swaré bèlè. Il accompagne également Vava GRIVALLIERS deux fois en Guadeloupe.

Il est le tanbouyé de l’école de danse et anime « Lékol tanbou » mis en place par Ti Emile au Centre culturel Jean-Marie Serreau de 1982 à 1984 (écoles qui contribueront à la formation de nombre de « djoubatè » du renouveau du danmyé-kalennda-bèlè). Il participe, aux côtés de d’autres anciens,  au lancement de Lékol danmyé AM4 à Bòkannal en 1983 et 1984. Il est le tanbouyé choisi par Madame FATNA pour l’accompagner au  concours organisé par Maurice EULOGA en vue de créer un hymne du 22 Mai. Elle obtient le premier prix exaequo avec Ti Raoul GRIVALLIERS.

Man Carmélite RASTOCLE est certainement celle qui a le mieux défini le tempérament de sa musique en disant : « Edva, sé tanbou lanfè ».

 

« Tanbou sé pa fos, sé istil »

« Tanbou-a, sé an bon amour ; sé konsi ou ni an fanm ou enmen ; sé pa bagay nenpot ki moun »

« Bèlè, sé yonn a lot, sé lone épi respé”

 

 

 

Komité lézalié de Coordination Lawonn Bèlè

                                                                                                                                                   Juillet 2010