Sur la situation en Martinique

L’AG de l’AM4, réunie le 20 octobre 2001,

 

CONSIDERANT :

-La politique traditionnelle d’assimilation suivie par les gouvernements français, aujourd’hui convertie en politique de “régionalisme culturel” en réponse à la force de vie de notre peuple et dans la perspective de conquêtes de nouveaux marchés.

-Les effets de la mondialisation économique et culturelle qui lamine l’identité et l’économie des pays petits et faibles en général, accentuent les risques de désorganisation et de marginalisation de nos éléments culturels.

-Le développement, encore fragile certes, de la conscience identitaire, de la conscience nationale et du sentiment national, résultats d’une résistance à l’assimilation/régionalisation et à la mondialisation uniformisante.

-La fragilité actuelle des positions économiques, sociales et culturelles du peuple martiniqais due aux contraintes naturelles et démographiques, à l’héritage historique, et à l’absence d’un statut politique organisant la responsabilité martiniquaise.

-L’intérêt, pour la culture martiniquaise, des débats actuels sur le développement et l’organisation politico-administrative de la Martinique.

 

REAFFIRME :

-Que les Martiniquais forment un peuple, une nation distincte de toute autre nation, y compris de la nation française, et que l’ignorance et la négation de ce fait a été et est le fondement juridique de la politique coloniale.

-Que l’assimilation culturelle et administrative est une voie funeste à laquelle il faut s’opposer résolument.

-Que le peuple martiniquais a droit imprescriptible à l’autodétermination, droit qui ne saurait être limité par aucune disposition constitutionnelle française et dont l’étendue d’application ne peut être déterminée que par le peuple martiniquais lui-même.

-Que l’épanouissement du danmyé-kalennda-bèlè et de la culture martiniquaise et la résolution des autres grands problèmes de la Martinique passe par l’émergence de la responsabilité martiniquaise, c’est à dire par la création et l’affirmation sur le territoire martiniquais d’une organisation politico-administrative propre aux Martiniquais, disposant de pouvoirs véritables, et dont le contenu et les formes sont à déterminer par le peuple martiniquais lui-même compte-tenu de ses intérêts fondamentaux et du rapport de forces actuel.

-Qu’un projet pour la Martinique doit prendre en considération que les questions culturelles (et donc d’identité, d’enthousiasme, de mobilisation de la population) sont primordiales pour toute stratégie de développement ; que la prise en compte de la question culturelle ne se mesure pas seulement au nombre de lycées, écoles, collèges construits, ni au nombre de téléviseurs en circulation ou encore au nombre de branchements à Internet, mais aussi et surtout au contenu des programmes enseignés et diffusés ; qu’en Martinique tout particulièrement, on ne saurait ignorer ou sous estimer la nécessité de se réapproprier l’héritage culturel afro-martiniquais et de le développer.

 

APPELLE SES MEMBRES :

-A suivre avec attention et vigilance les débats concernant les projets de développement et l’avenir institutionnel de la Martinique.

-A contribuer, dans les conditions actuelles, à la définition et à la marche vers un statut qui élargisse au maximum la responsabilité et les pouvoirs martiniquais.

-A contribuer, dans cette conjoncture, à la prise en compte des intérêts de la culture martiniquaise, facteur incontournable de la réussite martiniquaise.