COORDINATION LAWONN BÈLÈ

 

PLATEFORME TECHNIQUE

 

(Mizik tanbou)

 

Élaborée en juillet 1996 par Fédérasion moun bèlè - actualisé en septembre 2012 par Coordination Lawonn bèlè

 

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La main dominante / Prèmié lanmen

 

Son rôle principal est de marquer les gestes du danseur, de frapper les gwo kou, les coups principaux, les notes principales.

 

        Pour ce faire, elle utilise, selon les circonstances, les mouvements suivants :

 

- Désann-monté  ou monté-désann : mouvement vertical, du haut vers le bas ou du bas vers le haut.

 

- Avan-aryè  ou alé-viré : mouvement horizontal ou en diagonal, de l'avant vers l'arrière (l'arrière étant le plan de la membrane).

 

- Des combinaisons entre ces deux types de mouvements.

 

 

        Pour obtenir les sons graves, on a le choix entre :

 

-Le foulé : La main demeure au contact de la peau après la frappe (en exerçant une pression plus ou moins forte et plus ou moins prolongée).

 

-La frap lévé : La main s'éloigne rapidement de la membrane après l'avoir frappée.

 

 

        Pour obtenir les sons aigus, on a le choix entre :

 

-Le grifé :La main "essuie" le son aigu sur le bord supérieur de la membrane. Elle poursuit son mouvement ascendant et sort de la membrane.

 

-Le platjé-rété : La main demeure au contact de la peau après la frappe.

 

 

        Les appuis de la main sur la membrane peuvent être :

 

- Aplat : l'attaque de la membrane se fait bien en face, la main à plat.

 

- Anbié, Dimi-kanté : l'attaque de la membrane se fait de côté, la main en position oblique gauche ou/et oblique droite.

 

- Épi krok lanmen : l’attaque de la membrane se fait avec les doigts recroquevillés.

 

- En position concave : l’attaque de la membrane se fait avec la main présentant un creux vers l'intérieur (main incurvée).

 

La main accompagnante / Dézièm lanmen

 

Son rôle principal est d’accompagner la main dominante, c’est-à-dire d’enrichir et de varier les frappes, les sons de la main dominante.

 

Les techniques suivantes ont été observées :

 

-Le frapé : la membrane est frappée avec les doigts joints, ou écartés ou repliés, sans jeu ou piano des doigts. On distingue :

 

        *Le frapé plasé : le tanbouyé sélectionne quelques coups à frapper à gauche.

 

        *Le frapé san rété : la main accompagnante frappe en continu soit à la basse, soit à l'aigu, soit en combinant les sons basses et aigus.

Il est important que la frappe de dézièm lanmen soit moins forte que celle de prèmié lanmen.

 

        *Le fiolé : le tanbouyé associe étroitement la main gauche à la main droite, et démultiplie les frappes des deux mains à l'aigu.

Lorsque la même technique est utilisée pour les sons graves, on parle de drib.

 

-Le woulé : il se manifeste par un jeu, un pianotage, associé ou non ou plus ou moins à un jeu de la main et du poignet.

 

-Le frapé-woulé : association dans un mouvement presque simultané du frapé et du woulé dwet. Toutefois le frapé précède toujours le woulé dwet.

 

 

Le Talonnen

 

Il permet de varier les sons. Il s'agit de modifier la hauteur et la couleur des sons en exerçant une pression plus ou moins importante et plus ou moins prolongée du talon sur la membrane. En général, le talon utilisé est celui qui est en symétrie avec la main dominante.

 

Les techniques suivantes ont été observées :

 

-Le bekté : Le talon est frappé puis enlevé très rapidement de façon continue.

 

-Le glisé : Le talon effectue un mouvement sur la membrane, sans en sortir.

 

        * Glisé monté-désann : le talon glisse du haut vers le bas, soit verticalement, soit de manière oblique, en suivant le mouvement de la main droite.

 

        * Le glisé wondi : le talon effectue un mouvement circulaire plus ou moins large sur la membrane, de la gauche vers la droite.

 

-Le mété-tiré : Le talon est appuyé posément sur la membrane (surtout pour les sons aigus) puis enlevé (surtout pour les sons graves).

 

-Le pozé : Le talon reste juste appuyé sur la membrane, sans en sortir et sans effectuer de mouvement.

 

NB : Le fait de jouer sans utiliser le talonnen (et sans foulé avec la main ou le pouce) s'appelle jwé alabas.

 

 

Les Kout tanbou

 

On peut les classer en deux grandes catégories :

 

-Les kout tanbou tjenbé

Il s'agit de ceux qui traduisent, d'une façon générale, les gestes de base et variantes des danseurs. On distingue :

 

        * Les kout tanbou grajé : Dans le cadre d'un motif musical de base, identifié dans une mesure, il y a répétition du même son (grave ou aigu ou médium) sur les temps encadrant le motif. Le plus souvent, cela donne lieu à une alternance de son(s) aigu(s) et de sons graves, l’un encadrant l’autre. Exemple : doum bé doum

 

        * Les kout tanbou tangé : Dans le cadre d'un motif musical de base, identifié dans une mesure, il y a passage de son(s) aigu(s) à son(s) graves(s), sans qu'il y ait encadrement des uns par les autres, l'aigu se trouvant à une extrémité du motif et le grave à une autre. Ex : bam bam tin tin.

 

 

-Les kout tanbou chapé

Il s'agit de ceux qui répondent aux usages suivants :

 

        * Un usage, dans la relation à la danse, marquant un commandement, un signal, un changement de geste ou de place, un jeu.

 

        *Un usage libre ; le tanbouyé intègre le kout tanbou chapé afin de produire un effet artistique particulier, ou pour renforcer ou mieux réguler l'échange d'énergie.

 

 

        Le kout tanbou chapé est construit à partir d'un des éléments suivants, ou à partir d'une combinaison de plusieurs ou de la totalité de ces éléments :

 

        * Les kout tanbou paré ko-w : Ils traduisent, le plus souvent, un signal, donné par l’un ou l’autre des partenaires (le tanbouyé ou le danseur).

 

        * Les kout tanbou woulman : Ils traduisent, le plus souvent, un changement de place ou de geste, ou encore le développement d'un jeu entre danseurs ou entre tanbouyé et danseurs, ou encore des développements en gestes chapé constituant le corps principal de certaines danses (kalennda, mabélo, bélia ...).

 

        * Les kout tanbou avolonté : Ils traduisent signaux, changement de geste ou de place, exécution de gestes de base et variantes et de gestes chapé, régulation de l'énergie, recherche d'effet. Il est laissé libre cours à l'improvisation du tanbouyé.

 

On aura compris que ces kout tanbou, pris en particulier ou en combinaison, sont systématiquement utilisés pour traduire les jes chapé des danseurs.

 

 

Les sons

 

Il est convenu de retenir les onomatopées suivantes à l'oral et à l'écrit :

 

-Dou (m) : pour les sons très graves.

-Ba (m - p - ng - k) ou Da (m, nm, p, k) : pour les sons graves moins prononcés.

- (ng) : pour les sons médium.

-Ti (n - titin - tintin - p - titip - tiptip) : pour les sons aigus.

-Tou (loup - tloup) ou Tiblip : pour les sons aigus modifiés par le talonnen.

 

Il existe quantité d'autres possibilités ou combinaisons possibles, mais l'effort a porté avant tout sur la codification de l'échelle de base.

 

 

 

Ont participé à l’actualisation (Séminaire des 11/12/11, 10/06/12, 02/09/12) :

Félix CASERUS - Berthé GRIVALLIERS - Paul RASTOCLE - AM4 - ASCLR - AS PROMOTION - BELE DES MORNES - BELENOU - FLEUR CREOLE - KABELL - KANNIGWE - LAO - SAKITANOU - TRAS LA