Définitions

Sé an jes djérié ki ka fet épi dé majò (danmiétè) ki ka goumen adan an wonn (lasistans, sipotè) asou an asou an mizik danmié. Jé-a ka apiyé prensipalman anlè « ou wè'y ou pa wè'y » (art de la dissimulation et de la ruse). An danmié, pa ni katégori pwa

source : extraits du document « Plateforme minimale de travail des écoles danmié AM4 » adopté par la réunion générale des membres du danmié en mai 2004 et validé par l'assemblée générale ordinaire de l'AM4 en octobre 2004.

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Il y a quatre appellations (Danmyé, Ladja, Kokoyé, Wonpwen) pour désigner, aujourd'hui, la même pratique définie, selon les préférences, comme : une danse de combat, un art de combat, un combat cadencé, un art martial ... Bref, une pratique guerrière opposant deux “danmyétè” ou “majo” ou “jwa” dans un “won” formé par les supporters (Atlaj) et l'assistance, et régulée par “Mizik-la” (l'orchestre). […]

Quelles sont les caractéristiques du Danmié ?

  • An jès djérié Matinik (un art martial martiniquais).

Il est un membre éminent, certainement le plus populaire de la famille des jès djérié de Martinique : Pran so, lévé fésé, wolo, konba baton, ladja, danmyé séré moulen.
Il appartient à la famille des arts martiaux nè

  • Un combat complet , c'est à dire utilisant toutes les armes du corps, et donc alliant des techniques de lutte et des techniques de boxe (coups portés avec les membres inférieurs et supérieurs).
     
  • Un combat tout en cadence , rythmé et régulé par la musique danmié dans laquelle les combattants puisent énergie et inspiration.
     
  • Un combat dont la construction repose sur le principe directeur du "OU WE'Y, OU PA WE'Y" (ruse, dissimulation, “je te vois, tu ne me vois pas”, « tu vois mais tu ne comprends pas » ...) . C'est l'art de la découverte et de la maîtrise du jeu des contraires.
     
  • C'est aussi un combat pour des valeurs et une démarche de vie qui structurent l'homme et le groupe, une voie pour l'épanouissement de chaque individu et pour celui de la communauté martiniquaise prise dans son ensemble.

LE DANMIÉTÈ, KONBATAN

Pour pratiquer le danmié, le combattant doit avoir :

  • Une bonne condition physique : force, souplesse, endurance, résistance, adresse
     
  • l'esprit d'observation, un sens tactique ect…
     
  • des qualité spirituelle et morale ; dépassement et maîtrise de soi, loyauté, courage, respect de l'autre, honnêteté, humilité.
     
  • des qualités artistique : être en harmonie avec la musique pour y puiser force et inspiration, chercher l'efficacité et la beauté du geste.
     
  • qualités psychologiques : audace, ténacité

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L'esprit Danmyé

source : extraits du document « Plateforme minimale de travail des écoles danmié AM4 » adopté par la réunion générale des membres du danmié en mai 2004 et validé par l'assemblée générale ordinaire de l'AM4 en octobre 2004.

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Le danmyé, à travers le combat, représente un ensemble de valeurs et une démarche de vie qui structurent l'homme, le groupe, et la communauté toute entière.

  • Lonè-respé (respect, dignité, loyauté, tolérance)
     
  • Yonn-a-lot, yonn épi lot (solidarité et fraternité)
     
  • Tjè ek kouraj (effort et courage)
     
  • San wont, san lentérésan (engagement, modestie, humilité, patience, prudence)
     
  • Lespri ko ki mèt ko (conscience, liberté, responsabilité)

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Musique Danmyé

ROLE DE LA MUSIQUE

Au danmyé, la musique est déterminante : elle est productrice d'énergie et contribue à réguler le konba.

C'est une force qui peut aider à perdre ou gagner. Les anciens ont pour coutume de dire que « il faut s'avoir s'accorder au langage du tambour quand il est favorable, et s'opposer à lui quand il est contraire ».

Il existe un langage guerrier qui s'exprime à travers une grande variété de codes selon les régions et les styles.
 

LORKES DANMIÉ

La musique Danmyé est jouée par un orchestre composé de la façon suivante :

  • un Tanbouyé (joueur de tambour)
    Il dirige les gestes, donne l'énergie. Tous les tambouyé assurent qu'ils peuvent aider à perdre ou gagner un combat, selon la manière dont il jouent. Les lutteurs sont du même avis.
     
  • un Bwatè (joueur de tibwa)
    Il joue un rôle fondamental car il commande le rythme général de l'ensemble.
     
  • un Lavwa ou chantè (chanteur)
    Il lance la chanson
     
  • Lavwa dèyè ou "les répondè" (le choeur)
    Ils répondent, en observant le rythme et les intonations

 

LE CHANT

Le chant a un rôle important dans le combat. Le chanteur peut aider à perdre ou gagner le combat.

Les chants danmyé ont comme thème favori les mésaventures de tel ou tel individu, ou bien la chronique du quartier, du voisinage ou un fait social marquant, ou ses propres déboires.

Les paroles sont soit fixées soit improvisées au fil des circonstances.
Selon D. Cyrille, Certains chants de travail (chant la vwa féré ou la vwa danmé), devenu inutiles depuis que les machines ont remplacé les hommes, sont devenus des chants danmyé. Ex : A katel