Des tentatives à étudier
Les rimet boutjé et les banboula ont eu une existence éphémères. Le rimet boutjé a été remis en avant lors d'une swaré bèlè "Dot mes, opli bel diez" organisée par l'AM4 en 2016. Il n'est pas exclu que l'une ou l'autre réapparaisse occasionnellement, sous la même forme, de façon ponctuelle ou permanente...
Bamboula
Apparue en 1989, il y en a eu deux à ce jour.
Historiquement, le mot banboula a désigné, à l'origine, un tambour. Puis, il a désigné des rassemblements d'esclaves autorisés par les maîtres et l'Eglise, le plus souvent le dimanche après-midi, pour pratiquer les danses autres que les kalennda (car jugées moins dangereuses et moins “déshonnêtes”). Notons cependant qu'il n'était pas rare que ces banboula “dégénèrent” car les esclaves y introduisaient leurs kalennda.
Le mot a été repris en 1989, à l'initiative de l'AM4, pour désigner des rassemblements de pratiquants qui acceptaient de participer à une présentation publique de leurs compétences et qui étaient récompensés pour leurs performances ou leurs efforts.
Les banboula sont apparues à la fois comme des festivals (rassemblement de danseurs, une grande variété de danses), comme des tournois (recherche de o pli bel diez, classement et récompenses), comme une sortie d'examen (évaluation des compétences).
L'expérience a été arrêtée car elle a soulevé des problèmes importants : impartialité des jurys, rivalités entre danseurs, mais aussi entre régions.
Rimet boutjé
En 1997 et 1998, l'AM4 organise les rimet boutjé. Historiquement, l'expression désigne une pratique qui a existé dans le sud de la Martinique. L'expression a été reprise par l'AM4 pour désigner des rassemblements de pratiquants de ses écoles qui acceptaient de participer à une présentation publique de leurs compétences et qui étaient récompensés pour leurs performances ou leurs efforts.
L'expérience fut arrêtée pour les mêmes raisons que les banboula.
Elle fut reconduite exceptionnellement en 2016, à l'occasion des 30 ans de l'AM4, lors de la swaré "Dot mes, opli bel diez".
En fait, les deux espaces sont des tentatives de réorganiser une appréciation des compétences dans le cadre de la société moderne. L'évaluation, en kalennda-bèlè, n'est pas une chose nouvelle. Dans la société traditionnelle, elle reposait sur l'autorité de l'Ancien et l'avis de la communauté, mais à une échelle plus réduite (la famille, le quartier, plus tard le groupe).
Aujourd'hui, de plus en plus de pratiquants se rendent compte de la nécessité d'une réorganisation du bilan et de l'appréciation des compétences, ceci afin de stimuler la recherche de la qualité et se préserver d'un glissement lent du kalennda-bèlè vers la médiocrité.
Documents à télécharger :
- Règlement de la première Banboula organisée au Pit Casérus à Sainte-Marie en janvier 1989, à l'initiative de l'AM4.
- Règlement du Rimet boutjé organisé par l'AM4 au Centre culturel Jean-Marie Serreau, en juillet 1998
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