Swaré lorenzon tambou

 

source : extraits de la brochure Kalennda-Bèlè de Juillet 1992

 

 

 

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C'est un espace de vie encore embryonnaire et qu'il s'agit de construire et d'installer progressivement.

 

La mort de grandes figures du kaiennda-bèlè (Man Carmélite, Marrin Vahlet, Mona, Ti Emile ...) et les hommages spontanés ou organisés qui leur ont été rendus, mettent en relief le problème :
Que fait la communauté kalenndabèlè pour ses grandes figures déjà disparues depuis longtemps ou qui disparaissent?

 

Les hommages ne sont pas nombreux et souvent l'initiative est prise par des gens extérieurs à la communauté. Le plus souvent aussi, dans ces hommages, des louanges sont adressées à l'individu, mais on parle très peu ou mal de la culture qu'il a défendue, de la nature de son combat.

 

Il est important que la communauté kalennda-bèlè rende un hommage véritable, profond, à tous les pratiquants qui ont tin tant soit peu marqué la vie tic Outre culture. C'est un moyen de souligner la contribution qu'ils ont porté, de valoriser la culture qu'ils ont défendue, et de renforcer la solidarité au sein de la communauté.
Pour cela, les swaré lorézon tanhou peuvent se dérouler ou les soirs de veillée, ou quelques temps après (selon les choix de la famille), ou encore en mémorial pour nos classiques décédés depuis un certain temps (Galfété, Man St Ange, Man nana, Andréa ...). Des formes rituelles et cérémoniales peuvent être élaborées et contribuer à renouveler les anciennes veillées traditionnelles.

 

Les swaré lorézon tanbou doivent permettre de donner sa véritable signification culturelle à l'hommage, de faire en sorte que le combat de toute une vie ne soit pas dénaturé ou récupéré, de prolonger auprès des vivants l'oeuvre du disparu. Elles doivent permettre de préparer la poursuite de cette oeuvre (ce qui est en fait le seul véritable hommage).

 

Les swaré lorézon tanhou ne contredisent absolument pas la nécessité de soirées d'hommage du vivant de nos grandes figures. Elles peuvent être prises en charge par une structure de coordination de la communauté et doivent, évidemment, avoir um caractère éducatif et répondre au même esprit.

 

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