Kadans danmyé
source : extraits du document « Plateforme minimale de travail des écoles danmié AM4 » adopté par la réunion générale des membres du danmié en mai 2004 et validé par l'assemblée générale ordinaire de l'AM4 en octobre 2004.
Il s'agit, au sens créole du terme et au sens de l'oralité de “ l'appropriation identitaire des différents éléments du danmié ”. Sé an lespri, sé an lavi épi mizik la, sé an mannyè mété ko-w an mouvman.
Kadans danmié prend corps à travers le développement et la combinaison des fondamentaux suivants :
- La sensibilité aux sons danmié et à la musique danmié (langaj
tanbou-a)
- Le rythme (ou o son) : gestion temps fort/temps faible,
conscience des composantes musicales (lavwa, lavwa dèyè, tibwa, tanbou), la vitesse (très important dans la question du rythme en danmyé) : durée entre les mouvements, nombre de mouvements dans la
mesure (vitès an mouvman, dé mouvman, twa mouvman, conbiné)
- Les variations dans l'utilisation de son énergie et la capacité
de fusion avec l'énergie de lawonn et du cosmos
- Le rapport mouvement/espace : délimitation de la wonn -
amplitude du mouvement
- L'intention (jès djéryé) : nécessairement guerrière (ou o konba
- stratégie/tactique)
- La coordination générale : liaison du mouvement des pieds avec
celui des bras et avec le reste du corps
- La tenue générale du corps (dièz ko-a) : ou wey ou pa wey, wotè
ko, kanman
- Le rapport efficacité / esthétique
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Les armes du danmyé
source : extraits du document « Plateforme minimale de travail des écoles danmié AM4 » adopté par la réunion générale des membres du danmié en mai 2004 et validé par l'assemblée générale ordinaire de l'AM4 en octobre 2004.
En danmié il existe 3 positions de combat :
- Pozisyon kò doubout : posture debout
- Pozisyon kò ba : posture basse
- Pozisyon kò ba atè : posture très basse
LE MOUVEMENT
De par son principe directeur, le danmié est un art martial dynamique par excellence. Le pratiquant devrait avoir une parfaite maîtrise du “désékilib/ékilib” de son corps (équilibre dynamique).
On distingue les mouvements sur place qui se font en équilibre ou en déséquilibre, et les mouvements en déplacement qui entraînent toujours un déséquilibre plus ou moins fort.
LES KANMAN
Les Kanman sont les différentes postures qui permettent de jouer au danmyé. Le kanman se caractérise par des positions de la tête, du buste, des bras, des jambes, des pieds et des appuis.
Il existe les :
- kanman konba qui permettent de préparer et de faire un combat
- kanman enplorasyon qui sont des éléments de prise d'énergie.
Dans les deux cas, les Kanman peuvent être de deux types :
- kouvè : c'est une posture où les bras et les jambes jouent
un rôle de protection du corps
- dékouvè : c'est une posture où les bras et les jambes ne protègent pas le corps
LES COUPS
Les coups ont pour fonction pour affaiblir l'adversaire, de le mettre ko, ou de désorganiser son combat
NB : les noms codifiés sont des choix unificateurs à populariser ; cependant, il convient d'informer sur les autres noms pouvant exister dans la tradition ; certaines de ces appelations peuvent être retenues aussi pour identifier des variantes => on nommera donc le nom de la famille puis de la variante, ex : dépayé-flech
- kou épi lanmen ou Kou pwen :
Les coups peuvent être portés avec les différentes parties de la main (do, plat, kan, pwent ..) qui peut être fermée (tjok), ouverte(kan, djouk,gojèt). Les coups peuvent être portés avec une main, les deux en même temps. Ils peuvent se faire sur place ou en déplacement.
On distingue 4 grandes familles de coups de poing : défonsé - dépayé - rabat - palaviré ouvè / fèmen
- kou épi koud.
- kout pié :
Les coups peuvent être portés avec les différentes parties du pied (do, plat, kan, talon ..)
Ils peuvent se faire sur place ou en déplacement
On compte 9 familles de coups de pied : alawonn - balé - défonsé - dématé - dépayé - dékoupé - vach - vanté - rabat
- kou épi jounou.
LA LUTTE
Les différentes techniques de lutte permettent de déséquilibrer ou projeter son adversaire.
Pour lutter il est nécessaire d'avoir au moins une saisie (tjenbé), une technique de projection et une technique d'immobilisation.
On distingue deux grandes stratégies de lutte :
- Lité an fòs où le danmyétè utilise sa propre force pour mettre en échec son adversaire. Il s'appuie principalement sur les notions de pousé et rédi
accompagnées de dékoupé, koré, krochtaj.
- Lité an déviyasyon où le danmyétè utilise la force de son adversaire pour le projeter ou le déséquilibrer. Il s'appuie principalement sur les notions de pousé et rédi articulée (en accompagnant l'effort et le sens du mouvement de l'adversaire) autour de concepts bay lè et moli bay. On utilise aussi le dékoupé et le koré pour accompagner le rédi et le pousé, le koré aussi pour déséquilibrer.
ESKIV
Permet d'éviter les coups de l'adversaire. L'eskiv se fait sur place ou en déplacement
BLOKAJ
Permet de bloquer les coups de son adversaire. On distingue les blokaj épi kontak et blokaj san kontak. Ils se font sur place ou en déplacement.
KAKAN
Ce sont les éléments d'immobilisation (prises pour casser ou étouffer). On distingue les kakan pijé, les kakan kasé, une combinaison des deux avec les kakan kasé-pijé.
STRATÉGIES DU COMBAT :
Au Danmié tu as 2 principes stratégiques :
- Alé chèché moun-an : Aller chercher l'adversaire
- Atann ou Mennen moun-lan vini : Attendre ou Attirer l'adversaire (selon qu'on appuie sur le premier ou le second verbe, on développe une science du combat différente)
PROCEDÉS TACTIQUES
Une liste des 6 procédés tactiques :
- 3 liés à la stratégie n°1 :
En atak , c'est le danmyétè qui à l'initiative du combat.
L'attaque peut se faire avec des taktik atann moun-lan ni an féblès pou antré ataké’y, kréyé an féblès kay moun-lan san kontak pou antré ataké’y, kréyé an féblès kay moun-lan épi kontak pou ou antré ataké’y.
- 3 liés à la stratégie n°2 :
En kontatak, le danmyétè réagit à l'attaque de son adeversaire.
La contre-attaque s'appuie sur des taktik mennen oubien atann moun-lan vini ataké pou kontataké an pran-douvan, mennen oubien atann moun-lan vini ataké pou kontataké apré atak moun-lan, mennen oubien atann moun-lan vini ataké pou kontataké an menm tan.
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Symboles et rituels
source : extraits du document « Plateforme minimale de travail des écoles danmié AM4 » adopté par la réunion générale des membres du danmié en mai 2004 et validé par l'assemblée générale ordinaire de l'AM4 en octobre 2004, et tenant compte du document « Règlement des katel danmié élaboré par la SDM ».
- Le chant de ralliement (hymme) : “manmay-la, mété difé”.
- La devise : “Lespri, lafos épi kouraj”.
- Le dikanman : bas noir et haut rouge pour les apranti, bas rouge et haut noir pour les djoubaka, bas noir et haut libre pour les katel (voir règlement
SDM)
- Le djouba : le madras, sur lequel on coud deux larges bandes de la couleur du djouba.
Cela présente plusieurs avantages : pratique, esthétique, historique et culturel.
- L'emblème : l'oiseau colibri debout au milieu du cercle symbolisant à la fois le cercle d'énergie “won danmyé(a” et le tambour.
- Les mots : apranti, dézot, dikanman, djoubaka, djouba, danmyétè, jwa, jwé, katèl, konba, konvwa, koumandè, ladjé, lawonn, lonè-respé, majo, mèt, moun
danmyé, sosiété, won, wonn.
- Alélawonn et monté matjé tanbou-a
: au début des combats. Il s'agit de Courir, marcher ou sauter en cadence, en décrivant un cercle pour délimiter l'espace de combat.
Puis S'échauffer, communiquer et communier avec l'entourage, aller s'imprégner de la musique danmyé, capter le maximum d'énergie en circulation et parvenir à la plus grande concentration
possible.
- Batèm-lan : pour les écoles, pour les combattants, pour les djoubaka.
- Lonè-respé :
- salut au début et à la fin de l'entraînement (voir geste
symbolique)
- salut au tambour : se fait au moment du “monté o tanbou”
- salut au koumandè : poignée de main
- salut au partenaire de combat : poignée de main
- salut à lawonn : salut général de tous les danmyétè réalisé au début du katèl, face au tambou.
- salut au début et à la fin de l'entraînement (voir geste
symbolique)
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